Trop souvent, nous entendons cette fausse évidence : ‘quand on veut , on peut’. Ce serait tellement simple. Tout serait affaire de volonté, et secondairement de conviction.
Ce serait considérer que nous sommes tous égaux face aux projets à mener, face à la résolution des problèmes de la vie en général, que nous avons tous en nous cette capacité d’avancer, d’aller de l’avant, d’être maître de nos choix et action.
Nous sommes en effet tous capable d’avancer mais pour certain.es le prix a payer est lourd, incommensurable, psychiquement douloureux. C’est une montagne à gravir et, rien que de mettre les chaussures est un effort stressant voire angoissant. On leur dira, ‘vas-y, ce n’est pas si compliqué’ et si elles n’y arrivent pas, on leur fera payer le prix de leur incapacité. Ces personnes subissent une double voire une triple condamnation:
La première et la plus importante parce qu’elle a été déterminante dans leur développement, est venue dans la petite enfance, dans ce qui s’est passé au sein de la famille. Imaginez un enfant dans une famille dénuée de compréhension dans le développement de l’enfant. Cette famille sera incapable de percevoir ses besoins profonds, infantiles, ses frustrations ect… cette famille aura tendance à s’énerver, à considérer l’enfant avec des termes négatifs, à lui faire encore payer ses crises de colère…et si par ailleurs cette famille ne cultive pas l’imaginaire de l’enfant, si elle ne s’intéresse pas à lui, si elle le laisse de côté, l’enfant devenu adulte aura toutes les difficultés du monde à se prendre en main, à croire en lui.
Pour qu’un adulte ait une possibilité de se développer seul et d’aller vers ce qui lui convient, c’est que dans sa prime enfance il a été entendu dans ses besoins et aussi encouragé.
Ce n’est pas par manque de courage, de volonté que certaines personnes ne sont pas en capacité d’avancer.
Elles sont empêchées à l’intérieur d’elles-même. Je dirais qu’on les a empêché de croire en elle et d’avancer. Le courage ne vient pas tout seul, il est cet ingrédient que quelqu’un a mis un jour à germer en nous. Les personnes qui n’ont rien ou presque rien reçues seront incapable de croire en elles et d’être dignes d’elles-même. Elle doutera sans cesse, elle voudra mais elle ne pourra pas. Quelque chose de son histoire fera obstacle, elle conservera toujours de son enfance les pensées négatives qu’on lui a attribuées.
La double condamnation est ainsi celle qui s’est retournée contre elle. Elle a intégré ce qu’elle a entendu et tant qu’elle ne remettra pas en cause cet héritage, elle le subira. Ces personnes ont un grand besoin de faire un travail sur elle, une thérapie pour ne plus rester dans des croyances délétères.
La troisième condamnation vient des gens qui pensent que ‘quand on veut, on peut’ et considèrent ces personnes comme responsables de leur incapacité. Elles seront ainsi jugées, décriées, considérées comme des rebus de la société.
Rien n’est plus injuste que cette assertion et d’autant plus quand elle est dite par des personnes qui ont réussies et qui ne peuvent s’imaginer à quel point:
‘quand on veut, on ne peut pas toujours’.
Avancer dans la vie signifie que l’on a un minimum d’amour propre et de confiance en soi.
Cette différence o combien importante fait la différence entre les personnes. Certaines pourront se prendre en main, certaines essaieront avec difficultés et certaines ne pourront pas si elles ne trouvent pas sur leur chemin une personne ressource.